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Antony Blinken quittant le tarmac de l'aéroport de Tel-Aviv pour Le Caire le 20 août.
Pour son neuvième voyage dans la zone, Antony Blinken espère arracher un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et éviter une riposte iranienne. Les négociations reprennent ce 21 août au Caire.
Le chef de la diplomatie américaine était le 19 août en Israël, le 20 au matin au Caire et dans l'après-midi à Doha. L'accord «doit être conclu, et il doit être conclu dans les jours à venir, et nous ferons tout notre possible pour le faire franchir la ligne d'arrivée», a déclaré le secrétaire d'État américain lors d'une conférence de presse à Doha avant de repartir pour Washington. Après avoir rencontré les officiels israéliens, Antony Blinken a fait savoir que l'État hébreu était prêt à certaines concessions sur le terrain, tout en exhortant le Hamas à en faire de même.
«Les États-Unis n'acceptent aucune occupation à long terme de Gaza par Israël», a déclaré le chef de la diplomatie américaine. «Plus précisément, l'accord est très clair sur le calendrier et les lieux de retrait [des forces de défense israéliennes] de Gaza, et Israël a accepté cela. C'est tout ce que je sais. C'est ce sur quoi je suis très clair», a-t-il insisté.
vk.comPourtant, 𝕏 le journaliste israélien du média Axios Barak Ravid a évoqué une réunion le 20 août entre Benjamin Netanyahou et des familles des otages, lors de laquelle le Premier ministre israélien aurait notamment déclaré : «Israël ne quittera pas le corridor de Philadelphie et le corridor de Netzarim, quelle que soit la pression qui l'en dissuade. Ce sont des atouts militaires et politiques stratégiques. J'ai dit cela à Blinken. Peut-être l'ai-je convaincu.»
Le 19 août, le Hamas avait, selon le média turc Milliyet, déjà accusé Washington d'enjoliver les négociations.
L'Iran dispose d'une liste de 128 Israéliens
Alors que l'exécutif israélien s'oppose catégoriquement à la création d'un État palestinien, Antony Blinken a fait savoir que le cessez-le-feu à Gaza devait être «le début d'une reconnaissance internationale plus large de l'État palestinien et de la mise en œuvre de la solution à deux États, car c'est le garant fondamental de la stabilité dans la région».
D'ailleurs, les États-Unis espèrent convaincre les Iraniens et leurs alliés de ne pas riposter en échange d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. En effet, depuis la double élimination de Fouad Chokor et d'Ismaël Haniyeh les 30 et 31 juillet, Téhéran et le Hezbollah ont promis de se venger.
Pour l'heure, l'Iran fait toujours peser la menace d'une riposte. «Le calendrier, les conditions et la manière de la réponse de l'Iran seront méticuleusement orchestrés pour garantir qu'elle se produise à un moment de surprise maximale ; peut-être que lorsque leurs yeux seront fixés sur le ciel et leurs écrans radar, ils seront pris par surprise depuis le sol, ou peut-être même par une combinaison des deux», indique le communiqué de la mission permanente de l'Iran auprès des Nations unies.
Pour venger l'assassinat, au cœur de sa capitale, du chef du Hamas Ismaïl Haniyé, l'Iran pourrait recourir au même modus operandi. Selon le quotidien koweïtien Al-Jarida, Téhéran aurait préparé à cet effet une liste de 128 cibles potentielles, en Israël et à l'étranger.
Citant une source au sein de la Force al-Qods, l'unité d'élite des Gardiens de la révolution en Iran, le média affirme que cette liste noire inclut des responsables à différents niveaux, politique, sécuritaire et militaire. La source assure également que les services de renseignements iraniens surveillent les déplacements de ces cibles et n'attendent que la décision politique pour les éliminer.
Toujours selon le média koweïtien, lorsque le commandant de cette unité, Ismaïl Qa'ani, a présenté la liste au guide suprême iranien Ali Khamenei, ce dernier a répondu que l'assassinat du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou permettrait au monde d'aller mieux, arguant que ce dernier refuse de mettre fin à la guerre à Gaza et risque une guerre régionale pour assurer son maintien au pouvoir. L'article ne précise toutefois pas si le nom du Premier ministre israélien figurait sur cette liste. Elle inclurait toutefois les membres les plus radicaux de son gouvernement, comme Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et son collègue des Finances, Bezalel Smotrich. Y figureraient aussi des responsables du Mossad et de l'armée israélienne, dont des officiers chargés des drones ainsi que des bases militaires de renseignements qui ont été utilisées pour mener des opérations d'assassinat.